« Les citoyens sont en réalité victimes de prétendus spécialistes … », déplore Carl Frank Nikiéma de Gad General Electric

L’énergie est l’une des préoccupations majeures auxquelles fait face le Burkina depuis maintenant plusieurs années. Conscient de son enjeu socoio-économique, le régime Kaboré a clairement affiché sa détermination à réduire les insuffisances constatées à ce jour. Ainsi, outre les mesures prises pour faire face à la période de forte demande (maintenance du matériel existant, augmentation de la quantité importée de la Côte d’Ivoire), le solaire est annoncé comme solution à terme avec la construction d’une centrale solaire par région et tout dernièrement le lancement de la construction de la centrale photovoltaïque à Zagtouli, dans les banlieues ouest de la capitale.

Mais, l’énergie solaire n’est pas nouveau au Burkina car, nombreux sont ces citoyens qui en font usage au domicile et/ou au lieu de travail. Seulement, à ce jour, le problème récurrent posé par les consommateurs reste la qualité des installations. Si fait que nombreux doutent de cette alternative comme crédible. Pourtant, la fiabilité de cette source d’énergie n’est pas à douter, de l’avis de spécialistes. Seulement,  le solaire requiert une ressource humaine qualifiée pour ses installations. «Les citoyens qui se plaignent ont tout à fait ; ils sont en réalité victimes de prétendus spécialistes, des gens qui s’improvisent techniciens  », explique  le  promoteur de « Gad General Electric » ( http://www.gad-general-electric.com/), Franck Carl Nikiéma. Cette situation de vulnérabilité du consommateur serait aussi due au fait que le secteur n’est pas sécurisé ; pas une structure qui régule, contrôle l’authenticité des acteurs comme cela se voit dans certains pays. Pour lui, avant  de faire une installation solaire, il faut  avoir le réflexe  de faire  appel à des spécialistes, qui vont procéder à un dimensionnement des besoins. «Le spécialiste va d’abord chercher à comprendre ce que la personne a comme bourse à injecter dans son projet. Sur cette base, on fait ensuite ce qu’on appelle une installation optimale. Donc, l’installation se fait en fonction des besoins actuels de la personne et avec une possibilité d’extension à souhaits, parce qu’on se dit que certainement, la personne aura besoin d’améliorer ses installations au fur et à mesure… Souvent, on voit des propositions d’offres qui donnent des garanties de 50 ans, pourtant les plaques solaires elles-mêmes ont une durée de vie moyenne de 25 ans. Même le leader mondial des accessoires électriques ne donne pas 50 ans de garantie. Or, ce sont des ‘’au revoir la France’’ que nous avons, c’est-à-dire déjà utilisés. Donc, ce n’est du tout pas raisonnable. Les gens doivent donc prendre le soin d’avoir les informations qu’il faut avant de faire leurs installations », conseille M. Nikiéma.

Le Burkina sur une bonne lancée !

Pour lui, il est donc heureux de constater que le Président du Faso accorde une place de choix à l’énergie, notamment le solaire. Mieux, pour lui, doter chaque région d’une centrale permet de gérer les différents réseaux et d’avoir une autonomie d’énergie ; ce implique plusieurs avantages. « Par exemple, Ouagadougou est souvent sous l’obscurité parce qu’un câble est coupé quelque part entre Bobo-Dioulasso et la capitale. Les villes sont interdépendantes, si fait  qu’une panne se répercute sur l’ensemble des zones desservies. Alors qu’avec une centrale par région, on ne connaîtra plus ces difficultés globales. Un autre avantage est lié au fait qu’au niveau des localités, les consommations ne sont pas les mêmes, de sorte que si la production est locale, ça va permettre une gestion rationnelle que si l’on y injectait. Un autre avantage immédiatement visible est que cette politique va permettre une électrification rapide des localités », apprécie l’ancien pensionnaire du Lycée technique de Ouagadougou et de l’Université polytechnique de Cotonou. Pour lui, le ministre actuel est un homme bien averti qui fera sans doute une révolution en la matière. Aussi, poursuit M. Nikiéma, est-il entouré de techniciens avisés au service de cette vision en matière d’énergie que le régime s’est fixé.

Une implication des entreprises nationales au déroulement de ce projet !

Dans ce projet louable, Carl Frank Nikiéma souhaite que les entreprises nationales, l’expertise locale, soient mises à contribution. « Je dis ça parce que dans ce genre de réalisations, on a vraiment tendance à voir les travaux confiés aux multinationales. Les entreprises locales se contentant seulement de l’exécution par la sous-traitance. Même là également, les contrats de sous-traitance  avec les multinationales ne sont pas encore bien encadrés par les textes dans notre pays. Pourtant, sans des textes, les entreprises nationales sont à la merci de ces multinationales. Qu’est-ce qui se passe en réalité ? Les multinationales arrivent ici mais sous-traitent avec les entreprises nationales qui, elles, exécutent le travail. D’ailleurs, quand ces sociétés arrivent, en général, elles n’ont de personnel le chef de projet, le technicien chargé du contrôle, un magasinier, un comptable, un cuisinier. Cela veut dire que l’expertise nationale  existe bel et bien. Si tel n’était pas le cas, les entreprises nationales ne seraient pas sollicitées dans la sous-région pour réaliser des études en matière d’énergie, faire des installations, des audits énergétiques, etc. Il faut seulement une politique nationale d’accompagnement et de valorisation des compétences nationales », plaide le secrétaire général de l’Association des professionnels des énergies et télécoms du Burkina (APET-BF), Carl Frank Nikiéma, certifiant que le Burkina est l’un des meilleurs dans la sous-région.

Elvis KOFFI

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